Le musée d'art moderne et d'art contemporain ou MAMAC est un musée liégeois, fondé en 1980, et dont les collections sont intégrées en 2011 dans le Musée des beaux-arts de Liège. Le MAMAC était installé dans l'ancien Palais des beaux-arts de Liège de l'Exposition universelle de 1905 situé dans le parc de la Boverie.
Fin du xixe siècle, début du xxe siècle
Dès 1853, un tableau du Français Paul Delaroche, Mater Dolorosa est acquis au Salon pour l'encouragement des beaux-arts comme, en 1866, Intérieur du Bois de Burnham de François Lamorinière et Mer agitée de Paul Clays seront sélectionnés par la Commission des Beaux-Arts et le Conseil communal après l’exposition de cette même association.
L’ouverture aux nouveaux courants artistiques tels que le réalisme et, un peu plus tard, le luminisme ne se marquera timidement qu’à la fin du siècle avec, en 1892, l’entrée dans la collection de La Laveuse de navets d’Évariste Carpentier et Le vieux jardinier d’Émile Claus ou, en 1896, La drève ensoleillée de Franz Courtens.
En 1905, même si l’Exposition universelle de Liège consacre enfin la reconnaissance officielle des « Modernes », la démarche reste plus frileuse quand il s’agit d’enrichir les collections de la Ville.
La Nature morte de James Ensor, datée de 1882 et achetée lors du Salon des beaux-arts de l’exposition, reste encore académique et peu significative de l’œuvre du maître. Ce dernier proposa d’ailleurs en 1906 (il renouvellera sa proposition en 1908) de l’échanger contre un tableau qu’il considère comme capital : La Mangeuse d’huîtres, mais il se heurta à un refus catégorique de la Ville qui le jugeait de facture trop audacieuse.
Le Faune mordu de Jef Lambeaux, jugé scandaleux par certains et retiré de l’exposition de 1905, sera finalement acheté pour le musée, en réparation de l’outrage fait au grand sculpteur.
En 1908, la grande composition de Henri Evenepoel, Promenade du dimanche au Bois de Boulogne ou, en 1909, Le Louvre de Camille Pissarro n’entrent dans les collections qu’exceptionnellement, pour le premier après des menaces de démission générale de la part de la Commission des beaux-arts face aux réticences de la Ville. Ces œuvres demeurent pourtant avec un autre Claus, Le châtaignier acquis en 1911 et, Théo van Rysselberghe, La dame en blanc en 1928, très significatives du néo-impressionnisme auquel la peinture belge resta longtemps fidèle.
Il faudra attendre la fin des années 1930 pour que des acquisitions importantes soient à nouveau effectuées. Tout d’abord en 1938 quand, à l’occasion du Salon des XXVI lettres de l’Alphabet, le choix se porte sur des tableaux de Othon Friesz, Jardin à Toulon ; Albert Marquet, L’Estaque à Marseille, échangé en 1957 pour Le quai du Havre ; Maurice Utrillo, Rue d’Orchamps à Montmartre ; Suzanne Valadon, Nature morte aux fleurs et aux fruits ; Maurice de Vlaminck, Nature morte.
Et, si l’État met alors en dépôt le Portrait de la mère de l’artiste de Fernand Khnopff, ce n’est que cinquante ans plus tard, en 1987, que la Communauté française renouvelle la démarche pour un ensemble d’œuvres sur papier du grand symboliste belge, parmi lesquelles Acrasia et Britomart, volets gauche et droit d’un grand triptyque : L’isolement de 1894.
Années 1980
Ce phénomène sera encore accentué quand s’effectue, en 1981, la donation de septante œuvres de la Collection Fernand Graindorge au ministère de la Communauté française de Belgique pour le musée d’art moderne de Liège. On y retiendra un ensemble remarquable de Jean Arp, plusieurs œuvres de Jean Gorin, Robert Jacobsen, Jules Lismonde, Alberto Magnelli, Richard Mortensen mais aussi un Magritte, deux dessins de Matisse, une Grande Tête de Picasso ainsi que les sculptures de Gabriel Chauvin, Joseph Csaky, Berto Lardera, Germaine Richier et Raoul Ubac.
À la même époque, une impulsion nouvelle est donnée aux acquisitions. Le groupe COBRA s’étoffe grâce à Alechinsky, Appel, Dotremont ; le mouvement Supports/Surfaces fait son entrée avec Claude Viallat et marginalement, Simon Hantaï.
Le choix éclectique qui est prôné alors vise à cibler quelques représentants significatifs des différentes tendances, comme Valerio Adami et Jacques Monory dans le genre narratif, la Nouvelle Figuration avec Antonio Recalcati, Carlo Maiolini, l’abstraction informelle de Nicolas de Staël, Antoni Tapies et Bram Van Velde ainsi que des artistes illustrant la grande diversité des genres : Olivier Debré, Gilbert & George, Michel Seuphor, Dan Van Severen...
Du MAMAC à La Boveri
À la fin de l'année 2011, le musée d’art moderne et d’art contemporain ferme ses portes pour laisser place aux travaux qui donneront naissance à La Boverie. Les collections du MAMAC, du Fonds ancien, du cabinet des Estampes et des Dessins et du musée de l'art wallon sont alors rassemblées en une seule entité, le musée des beaux-arts.
Sur réservation au 04 366 56 04
Mardi - Vendredi, pendant les heures de bureau
Bus
17 - Gare des Guillemins
26, 26/, 30 - Centre ville, place de la République française